34e édition des Semaines d’information sur la santé mentale « A tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit »
Du 09 au 22 octobre 2023
La 34ème édition des SISM aura lieu du 9 au 22 octobre 2023, autour de la thématique suivante : « A tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit ».
« S’engager en faveur de la santé mentale, c’est investir dans une vie et un avenir meilleurs pour tous (…). La santé mentale est un droit. Chacun de nous mérite de s’épanouir ». C’est ce qu’affirme l’Organisation mondiale de la santé dans son dernier rapport sur la santé mentale publié en juin 2022(1).
Nous avons toutes et tous une santé mentale, quels que soient notre âge et notre parcours de vie, que l’on ait un trouble psychique ou pas. En effet, tout comme nous avons une santé physique tout au long de la vie, nous avons également une santé mentale, c’est-à-dire « un état psychologique ou émotionnel(…) , à un moment donné »(2). La santé mentale n’est donc pas un état figé. Elle évolue en permanence, influencée par des déterminants qui se combinent pour la protéger, la favoriser ou la compromettre (3,4). Même lorsque la santé mentale est altérée, il est possible d’aller mieux et de se rétablir d’un trouble psychique. Vivre avec une santé mentale satisfaisante permet de se sentir bien dans sa peau, vivre de nouvelles expériences, relever les défis du quotidien et contribuer à la vie de la société(5).
La santé mentale est donc aussi importante que la santé physique, notamment pour les enfants, les jeunes et les seniors.
Longtemps taboue, la santé mentale des enfants ne peut plus être passée sous silence. En 2021, La Défenseure des droits a appelé « à prendre la pleine mesure de l’enjeu décisif que représente la bonne santé mentale des enfants »(6). En 2022, l’Unicef France a placé la santé mentale des enfants comme l’un des défis majeurs pour le 3e millénaire(7). En effet, l’enfance constitue une période sensible du développement durant laquelle sont posées les bases de la santé mentale des individus : « C’est un ensemble de facteurs individuels, collectifs et sociétaux qui permet à chaque enfant de bien grandir. Veiller à ce que chaque enfant puisse s’épanouir dans les meilleures conditions, c’est (..) aussi le devoir d’une société »(8). C’est donc une période où une attention particulière doit être portée aux conditions de vie de l’enfant et aux manifestations de son éventuel mal-être, pour qu’il soit accompagné au mieux, dans son développement, ainsi que son entourage.
Les difficultés scolaires chez les enfants et les jeunes (violences physiques ou sexuelles, harcèlement, pression et échec scolaire, etc.) impactent durablement leur santé mentale(9). Les confinements successifs passés, un environnement social néfaste et les incertitudes climatiques, économiques, énergétiques ou géopolitiques ont pu, et peuvent encore, majorer leur vulnérabilité psychique et leur mal-être (9,10). Pour les jeunes en situation de pauvreté, de mal logement, de handicap ou de maladie chronique, les effets négatifs sur leur santé mentale ont été encore plus importants(9).
La santé mentale des jeunes et des jeunes adultes peut aussi être fragilisée en raison des changements de cette période de vie, au niveau physique, émotionnel et social(11,12). De nombreux questionnements émergent (orientation professionnelle, sexuelle, affective, etc.) et de nouvelles responsabilités sont potentiellement à assumer (financières, administratives, parentales, etc.). L’entrée dans l’âge adulte est une période essentielle pour repérer des troubles psychiques et leur apporter une réponse adaptée (13,14).
La santé mentale et le bien-être sont aussi importants quand on vieillit qu’à tout autre moment.
« Bien vieillir psychiquement », c’est pouvoir conserver le maximum de capacité d’adaptation et le meilleur équilibre psychologique jusqu’à la fin de sa vie(15).
Au moment du vieillissement, des enjeux d’accompagnements et de soutiens spécifiques apparaissent. Tout d’abord parce que, même si la plupart des seniors (plus de 60 ans) sont en bonne santé mentale, un certain nombre est exposé au risque de développer des troubles mentaux, neurologiques, et/ou somatiques(16). D’autre part, les personnes vivant avec des troubles psychiques depuis longtemps et
qui vieillissent ont des besoins nouveaux de soins et d’accompagnements. Ainsi, les personnes âgées, y compris celles en situation de handicap ou de perte d’autonomie, doivent pouvoir jouir d’une santé mentale satisfaisante et des mêmes libertés que toute la population(17).
En juin 2022, l’OMS alertait sur la maltraitance subie par les personnes âgées : « environ une personne âgée de plus de 60 ans sur six a été victime d’une forme de maltraitance dans son environnement familier »(18). L’OMS publie ainsi 5 recommandations dont l’une d’entre elles : « Lutter contre l’âgisme, qui est l’une des principales raisons pour lesquelles la maltraitance des personnes âgées suscite si peu d’intérêt »(18). Par ailleurs, les Petits frères des pauvres rapportaient en 2021 que le nombre de personnes âgées souffrant de solitude et d’isolement social ne cesse d’augmenter(19). Ils rappellent aussi que les seniors doivent combattre les représentations négatives dont ils sont victimes et qu’ils finissent par intégrer limitant, ainsi, leur pouvoir d’agir : « La société (…) a tendance à laisser de côté la vieillesse. Cette vision peu valorisante n’incite pas les plus âgés (…) à se sentir utiles »(20).
La santé mentale est « un droit fondamental de tout être humain »(1). Il importe donc de créer des environnements favorables pour permettre à toute personne de s’épanouir et de jouir d’une santé mentale satisfaisante à tous les moments de sa vie, quels que ce soient son âge, son état de santé, ses conditions de vie et les contextes sociaux, sociétaux et environnementaux dans lesquels elle évolue.
LES CINQ OBJECTIFS DES SISM
1. SENSIBILISER le public aux questions de Santé mentale.
2. INFORMER, à partir du thème annuel, sur les différentes approches de la Santé mentale.
3. RASSEMBLER par cet effort de communication, acteurs et spectateurs des manifestations, professionnels et usagers de la santé mentale.
4. AIDER au développement des réseaux de solidarité, de réflexion et de soin en santé mentale.
5. FAIRE CONNAÎTRE les lieux, les moyens et les personnes pouvant apporter un soutien ou une information de proximité.
Date de modification : 13 septembre 2023